Nouveau site Revue Noire

© photo Rotimi Fani-Kayodé, Tom Peeping, 1989
© photo Rotimi Fani-Kayodé, Tom Peeping, 1989

Dans les années '90

 

Revue Noire magazine est créée par Jean Loup Pivin – architecte -, Simon Njami – écrivain -, Pascal Martin Saint Leon – architecte – et Bruno Tilliette – consultant journaliste – (N’Goné Fall, architecte elle aussi, nous rejoindra plus tard).

 

Nous avions conçu un grand événement, pour 1989, 'Dans la Ville Noire' pour célébrer une Afrique moderne et inventive. Un lieu multi-forme foisonnant comme une ville africaine, avec ses rues, ses concerts, ses télévisions d’ailleurs et son journal quotidien… Face à l’exposition 'Magiciens de la terre', notre projet est avorté. Mais les 'Magiciens' montrent une création africaine essentiellement résumée à des artistes inspirés sous influence de tradition auxquels font face des artistes occidentaux conceptuels. Aussi nous réagissons en publiant le magazine Revue Noire en 1991 contre l’avis de tous ('Il n’y a pas d’artistes africains', 'Il n’y a pas de photographie africaine'…). L'Afrique d’aujourd’hui avec ses créateurs 'urbains' existent ! Et nous voulons le prouver.

 

premier magazine sur l'art contemporain Africain

 

C’est alors le premier magazine international d’investigation sur les créateurs contemporains d’Afrique et de sa Diaspora.

 

Publiée tous les trimestres en français et anglais (parfois aussi en portugais ou en espagnol), elle est diffusée dans le monde entier pendant plus de 10 ans (35 numéros au total).

 

Parallèlement, l’équipe de Revue Noire publie de nombreux livres, monographies ou essais d’artistes africains. Édite des CDs de musiques africaines inédites spécialement enregistrées sur place. Produit plusieurs films avec des cinéastes africains. Et des expositions : 'Photographie africaine – Carte blanche à Revue Noire' au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris en 1994 (première exposition de photographes africains), 'Les artistes africains et le sida' à Cotonou et Dakar en 1996, 'Suites africaines' au Couvent des Cordeliers en 1997, 'L’Afrique par elle-même-Africa by Africans' en 1998 qui fera le tour du monde).

 

 

Revue Noire crée la surprise par son contenu et sa forme !

 

À l’époque, pourtant pas si lointaine, très rares sont les artistes ou photographes africains connus – encore moins reconnus – sur la scène artistique internationale, dans les musées, les foires d’art ou les expositions. Et il en est de même des artistes des autres continents ! L’Occident vit depuis toujours sur lui-même comme centre du monde. Et le monde de l’art ne se réfère qu’à sa propre histoire de l’art, celle vue à travers son prisme européen. On ne peut se satisfaire de l’apparition des 'statues nègres' (plus exactement océaniennes), collectionnées par les 'Modernes' du début du XXe siècle, qui ont certes inspirées une nouvelle esthétique mais sans amener une vrai ouverture de l’Occident sur d’autres cultures. Comment, dans ce contexte et cette méconnaissance, 'voir' la création d’autres peuples, d’autres civilisations ?

 

Surprise aussi face à ce magazine de grand format, sur papier de qualité, imprimé en couleurs. Le 'Tiers Monde' – ainsi appelé à l'époque – a enfin un vrai outil pour faire reconnaître son existence.

 

Revue Noire cherche avant tout à faire découvrir une autre culture, à accepter l’Autre (la preuve par les faits). Et moins à commenter des oeuvres dont les contextes historiques, artistiques, sociologiques sont méconnus en Occident (l’Afrique est multiple, complexe et mouvante, non une entité unique qui se résumerait aux regards de l’ethnologue ou au folklore exotique). Et savoir regarder, ressentir, vivre, être ému face à une oeuvre d’art, sans autres discours, sont et doivent rester la première attitude d’un esthète ou d’un simple curieux. Les critiques d’art, les commentateurs, les spécialistes universitaires nous en voudront de ne pas leur avoir laisser la parole – nous les laissons aujourd’hui au pillage -.

 

 

Les artistes africains et Revue Noire

 

Enfin et surtout, Revue Noire a permis aux artistes africains eux-mêmes de se reconnaître et de s’inviter au grand manège du monde. Aujourd’hui, les pays d’Afrique et les peuples de sa Diaspora vivent les inconnus et les espoirs d’un monde moderne à l’image de tout être de notre planète. Ils ont certes une histoire qui forge leurs avenirs mais qui n’est d'aucune sorte un handicap pour leurs futurs. L’esclavage et la traite triangulaire, la colonisation européenne, les famines, les guerres et les coups d’état vus à la télévision ne sont qu’une partie de l’être africain. Il a aussi en lui une vitalité, une inventivité, une utopie qu’on retrouve peu chez d’autres d’individus. C’est elles que Revue Noire veut montrer.

 

Chaque numéro du magazine dresse le panorama des expressions artistiques d’un pays ou une ville africaine à travers ses plus actifs artistes d’aujourd’hui et ses institutions. Toutes les disciplines artistiques sont présentes : art visuel, photographie, littérature, théâtre, musique, cinéma-vidéo, design, danse… dans une approche ouvert à tout.

 

 

Après Revue Noire

 

Le magazine Revue Noire arrête sa publication au début du XXIe siècle. Se limiter à un support papier n’a plus de sens face à internet. Le virtuel devient notre univers, infini avec ses absences de matière. Se limiter à un continent n’a plus de sens dans ce monde qui s’espère ouvert. Nous ne croyons pas à une quelconque exemplarité de l’un face à l’autre. Nous voulons croire, non à l’uniformisation des esprits, mais à la libre expression et reconnaissance de chaque individu, en toute humanité et respect.

 

Nous avons alors tenté de créer un autre magazine, consacré cette fois aux expressions de toutes formes (artistiques mais aussi de société…) et de tous continents, révélatrices de pensées nouvelles mais encore minoritaires ou peu connues. Une juxtaposition de portraits de société. Cela demandait une organisation et un réseau mondial de correspondants. Nous ne pouvions le faire seuls avec notre équipe. Malheureusement aucune de nos démarches auprès des groupes de presse n'a abouti.

 

Par contre, la même idée s'est développée avec une biennale d'images (photos et vidéos) devenue 'PhotoQuai' et organisée par le Musée du Quai Branly. Revue Noire en a conçu la première édition avant de se retirer.

 

 

Le site www.revuenoire.com

 

Les Éditions

Le premier site internet de Revue Noire est créé en 1997, nouvelle présentation en 2000, il revient relooké aujourd’hui en 2015 avec des pages plus sobres mais toujours autant d'informations sur toutes les publications Revue Noire avec, pour chaque ouvrage, une vingtaine de page vous montrant la mise en page et les articles de l'édition imprimée (en rubrique 'Éditions').

 

 

La Boutique

Cette rubrique 'Boutique' permet d'acquérir les numéros du magazine ou les livres 'papier' pour ceux encore disponibles ou en 'format PDF indexé' pour une lecture facile sur tablettes et mobiles.

 

Les 'Éditions Limitées' proposent aux collectionneurs des portfolios ou des coffrets contenant une photographie signée par l'auteur et/ou un exemplaire du livre en tirage de tête sur papier coton sans acide. Une façon aussi de se procurer d’anciens livres Revue Noire épuisés.

 

La boutique 'Sentimental Products' de Joël Andrianomearisoa propose ses derniers 'ready-made', objets détournés sur lesquels l’artiste à porter son regard 'sentimental' avec humour.

 

 

La Maison

Dans la rubrique 'Maison', vous retrouverez les dernières actualités de la maison Revue Noire, les événements auxquels participent les artistes que Revue Noire suit plus particulièrement et une présentation de chacun d’eux avec leur biographie.

La rubrique 'Esprit' expose l'éthique de nos recherches sur l'art contemporain africain. Elle reprend les principaux textes fondateurs qui sont à l’origine de Revue Noire et définissent l’état d’esprit dans lequel la revue a été publiée pendant cette décennie.

 

 

Le journal

Enfin la rubrique 'Journal' suit l’actualité de la création contemporaine des artistes africains à travers des éditos de ses rédacteurs. Visites des grandes manifestations artistiques (biennales…) et d’expositions où des artistes africains sont présents, et autres billets d’humeur en réaction à l'actualité.

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